Oranges, Juice and Leafs

La production de jus entraîne la génération de eaux usées, qui peuvent apparaître à différents moments du processus de production. Il s’agit principalement des débordements des machines de remplissage, ou des eaux résultant des différentes opérations de lavage, tant des fruits que de la machinerie utilisée.

Pour le déversement de ces eaux usées, il est nécessaire de séparer les contaminants toxiques des eaux non contaminées, de manière à obtenir une qualité finale de l’eau apte à être déversée dans le cours d’eau public, qui respecte les niveaux de DCO exigés par la législation en la matière.

Nous vous détaillons ci-dessous la solution installée pour un fabricant de jus (pomme, poire, nectarine et pêche) qui génère un débit d’eaux usées de 50 m3/h. La production dans l’usine n’est pas constante car il existe deux périodes de production distinctes : de juin à octobre, l’usine fonctionne 24 h/jour, ce qui donne un débit d’eaux à traiter de 1200 m3/jour, tandis que de novembre à mai, elle fonctionne 8 h/jour, ce qui donne un débit d’eaux à traiter de 400 m3/jour.

1. Étape de prétraitement. La première étape consiste à éliminer les résidus solides et les particules provenant du lavage des fruits. Ensuite, l’effluent est pompé vers un réservoir d’homogénéisation qui servira à stocker et à mélanger les effluents provenant du processus de production des différents jus afin d’obtenir un unique effluent pouvant être envoyé à la deuxième étape de épuration des eaux usées. Les technologies utilisées dans cette première étape sont :

  • Dégrillage fin (filtre rotatif) pour l’élimination des résidus solides et des particules.
  • Puits de pompage.
  • Réservoir d’homogénéisation de l’effluent.

2. Étape de traitement par épuration anaérobie. C’est l’étape principale et son objectif est de dégrader la matière organique dissoute dans l’effluent homogénéisé. C’est l’étape où nous allons éliminer la majeure partie de la charge polluante de l’effluent et elle se réalise en absence d’air, ce qui produit comme sous-produit de l’épuration du biogaz. Après l’avoir réalisée, il faudra vérifier si l’effluent obtenu respecte déjà les limites de déversement, ou s’il doit être soumis à une troisième phase de traitement. Cette étape se compose de deux sous-étapes :

  • Réservoir de neutralisation : pour l’ajustement du pH de l’effluent et pour le dosage de produit floculant et antispumant.
  • Réacteur ECSB (External Circulation Sludge Bed), pour la dégradation de la matière organique et l’obtention de biogaz (carburant). Ce processus de traitement biologique permet de travailler à la fois pendant les mois de production élevée (24 h/jour) et pendant les mois de production faible (8 h/jour).

3. Étape de post-traitement biologique. Après le processus précédent, on n’atteint pas toujours les limites de déversement adéquates, c’est pourquoi l’effluent obtenu doit encore être soumis à un dernier processus d’épuration biologique, qui élimine la matière organique, et à son ajustement ultérieur pour pouvoir être déversé. Les technologies utilisées dans cette étape sont :

  • Réacteur biologique aérobie MBBR (moving bed bioreactor), pour ajuster les paramètres de l’effluent aux limites de déversement.
  • Clarification de l’effluent par un système de floculation + clarification par flottation de type DAF avec lamelles.
  • Traitement de la purge de boues par décanteur tronconique et centrifugeuse.

Après tout le processus de traitement, on obtient un effluent final de qualité apte à être déversé dans le cours d’eau public et, comme unique déchet, un boue biologique qui doit être envoyée à un gestionnaire de déchets. Le biogaz obtenu dans le même processus peut être utilisé comme carburant.

Par Sergio Tuset

Ingénieur Chimiste

Fondateur de Condorchem Envitech. Spécialiste prestigieux en ingénierie appliquée à la gestion des eaux usées et au contrôle des émissions atmosphériques, auteur de divers brevets environnementaux et de nombreuses publications techniques.

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